La mondialisation : Activité 3
Activités autour de la mondialisation
Activité 3 : Le protectionnisme, une politique à double tranchant
(Article tiré du magazine L'éco, septembre 2018)
Début mars, Donald Trump a stupéfié ses partenaires commerciaux en annonçant sa volonté de taxer lourdement l'acier et l’aluminium européens importés par les États-Unis. En avril, nouveau coup de tonnerre : cette fois, c'est à la Chine que s'en est pris le président américain : 30 à 60 milliards de marchandises "made in China" pourraient être plus lourdement imposées. Loin de calmer le jeu, le locataire de la Maison Blanche, las de voir les grosses cylindrées allemandes dans les rues de New-York, veut maintenant taxer les voitures européennes. Chine et Europe n'ont pas tardé à réagir, en menaçant Washington de représailles sur ses exportations. Cette escalade ressemble fort à un début de guerre commerciale totale, résurgence d'un protectionnisme que l'on croyait oublié depuis la Seconde Guerre mondiale...
[...]
Les arguments des partisans du protectionnisme
Donald Trump fait valoir qu'en taxant les importations d'acier et d'aluminium et donc en protégeant son industrie métallurgique, il prend aussi une décision stratégique vouée à la sécurité du pays. En effet, il est important qu'en cas de conflit, un pays dispose de ses propres ressources pour construire des véhicules, des avions, des usines, des armes, etc. Mais le président cherche surtout à renforcer une industrie affaiblie face à la concurrence internationale et à préserver, voire créer, des emplois. C'était sa grande promesse électorale.
Les effets pervers
Mais les économistes montrent que le raisonnement de Trump n'est pas totalement juste. D'abord, en protégeant artificiellement un secteur économique de la concurrence, on ne l'incite pas à innover, à baisser ses coûts, à trouver de nouveaux débouchés... A terme, il devient moins compétitif, vieillissant, et ses produits sont plus chers sur le marché mondial. Les ventes baissent, il faut licencier. Se produit donc l'inverse de ce qui était espéré. Les preuves abondent. Quand Georges Bush avait pris une mesure similaire en 2002, les États-Unis avaient perdu 200000 emplois. Les effets pervers touchent également les pays visés : si l'Europe, par exemple, vend moins d'acier aux États-Unis, elle devra trouver d'autres clients, éventuellement en baissant ses prix. Ou bien, les producteurs d'acier devront baisser leur production, une mesure qui peut se traduire par des fermetures d'usine...
Les conséquences d'une guerre commerciale "totale"
Et ce n'est pas tout. Une mesure protectionniste en appelle une autre en rétorsion. Si les État-Unis taxent l'acier européen, il y a de fortes chances pour que l'Europe, à son tour, taxe les importations américaines : l'acier ou toute autre marchandise. C'est la logique du "donnant-donnant" . Admettons que l'Europe taxe les "Harley-Davidson, le bourbon et les jeans Levi's", comme l'a suggéré Jean Claude Juncker, président de la Commission européenne. Ce sont alors les fabricants de motos, de whisky ou de jeans américains qui seront affaiblis. Et ainsi de suite. Dans une note publiée début juillet 2018, le Conseil d'analyse économique évalue les conséquences d'un relèvement des droits de douane entre les principaux pays du monde. Dans le cas d'une "guerre totale" entre États-Unis, Chine et Europe, chacun verrait son PIB baisser de 3 à 4 points. Une catastrophe économique - et un échec politique majeur pour le multilatéralisme.
Y a-t-il un arbitre dans la salle ?
L'OMC a pour mission de favoriser les échanges en fixant les règles du commerce mondial et en négociant les accords commerciaux. Mais la complexité du droit, de la gouvernance de cette organisation et la longueur des procédures rendent l’OMC peu opérante. D'ailleurs, depuis le début de la crise déclenchée par Donald Trump, l'OMC a brillé par son absence. Elle n'a fait que lancer une mise en garde, sans convoquer de réunion d'urgence. Il faut dire que les États-Unis s'ingénient à la mettre hors jeu. Washington explique que les mesures protectionnistes américaines sont motivées par la sécurité nationale. Dans sa note, le Conseil d'analyse économique préconise, en bonne logique, une réforme de l'OMC et notamment, de son organe de règlement des différends.
-
Que reproche M. Trump à ses partenaires européens ou chinois ?
-
Pourquoi applique-t-il ces mesures protectionnistes ?
-
Dressez les avantages et les limites du protectionnisme.
-
Que fait l'OMC ? Pourquoi ?
© 2023 by HEAD OF THE CLASS. Proudly created with Wix.com
PR / T 123.456.7890 / F 123.456.7899 / info@mysite.com