EEJ - BTS TC1

Activité 1 : Argumentation économique

 

Annexe 1 : Les entreprises innovantes sont plus performantes et plus fortement tournées vers l'international. Leurs secrets ? L'écoute et l'anticipation.

 

Dans la tourmente, les entreprises innovantes résistent mieux. Et dès la reprise, ce sont les premières à retrouver le sourire. La preuve ? En 2010, les entreprises de la communauté Oséo Excellence, qui regroupe 2.000 PME de croissance, ont enregistré une hausse moyenne de leur chiffre d'affaires de 7 %, à comparer avec la hausse de seulement 1,7 % pour les PME. L'innovation agit sur les entreprises comme un cercle vertueux. Plus elles innovent, plus elles ouvrent de nouveaux marchés. Mais comment enclencher ce cercle vertueux, l'alimenter et en tirer le maximum de profits ?
Détecter, réinventer

Parler d'innovation, c'est penser d'emblée aux ruptures technologiques. Certes, ce sont les succès les plus visibles, le téléphone portable par exemple. Ces innovations de rupture émanent souvent de chercheurs et sont majoritairement le fait de start-up. Les grandes entreprises préfèrent, elles, les évolutions incrémentales, c'est-à-dire l'amélioration progressive de leurs produits. Car la nouveauté peut aussi se nicher dans le marketing, la distribution, les services, voire le social. Lorsqu'en 2003, Pierre-Edouard Stérin, PDG de Smartbox, imagine les coffrets cadeaux de voyage, il ne réinvente pas les vacances. Il répond au besoin d'une clientèle qui veut laisser le choix, mais aussi une matérialisation du cadeau, d'où le soin particulier apporté par Smartbox à son coffret.

Mettre en œuvre un processus d'innovation est une démarche longue et réfléchie. Une innovation n'est pas seulement une invention ou une bonne idée. Les travaux de Clayton Christensen, professeur en management à Harvard, insistent sur cette double spécificité en entreprise : la nouveauté et la conquête d'un marché. Les entreprises innovantes sont donc celles qui réussissent à articuler avec brio R & D, marketing et commercial. Cela suppose une organisation où la communication entre services est aisée. Conséquence : plus l'entreprise grandit, plus il est nécessaire de décloisonner l'innovation. Certains grands groupes vont même jusqu'à créer des start-up virtuelles dirigées par de petites équipes transversales. Pour favoriser la créativité, elles impliquent leurs salariés, leurs clients, leurs fournisseurs ... Ainsi, elles détectent les besoins non satisfaits de leurs clients et des consommateurs.

S'adapter, prendre des risques

Dans une économie mondialisée, les idées surgissent au même moment à des endroits différents et l'information circule de plus en plus vite. L'autre clef de la réussite, c'est donc d'aller très vite de l'idée au prototype et d'arriver à faire preuve d'adaptabilité. Il faut parfois savoir contourner les obstacles. Triballat Noyal (Sojasun, Vrai, Petit Billy...) a lancé l'an dernier des dosettes aux parfums originaux pour aromatiser les yaourts nature. « Mais impossible de les mettre en grande distribution, raconte Olivier Clanchin, le PDG. On a décidé de les vendre uniquement sur Internet en nous appuyant sur les 150.000 inscrits à nos clubs de consommateurs. Cette forme originale de distribution nous permet ainsi d'explorer de nouveaux marchés.  »

Enfin, les entreprises l'oublient souvent : l'innovation est toujours une prise de risque. Evangéliser un marché tourne parfois au parcours du combattant. Pas toujours facile de bousculer les habitudes des clients et les positions acquises par la concurrence ! Pour élargir leur base de clients, les entreprises innovantes se tournent vers l'international. Par exemple, les laboratoires de produits dermato-cosmétiques SVR réalisent 65 % des 36 millions d'euros de leur chiffre d'affaires à l'export. « Face à un leader mondial très puissant, nous n'avons aucun complexe, explique Cyril Veret, le PDG. Nous consacrons 15 % de notre C.A. à la R&D. Pour nous, l'innovation est un état d'esprit et une question de volonté. »

Yves Vilagines, Les Echos, 26 mai 2011

 

Annexe 2 : Proportions d’entreprises considérant comme facteur de compétitivité « très important »  

Champ : entreprises industrielles exportatrices de 20 salariés ou plus.

Source : Insee, CNCCEF, enquête compétitivité, 2008.

Annexe 3 : Nombre de brevets déposés par pays

Champ : Brevet déposé  auprès de l’office  européen des brevets

Source : Eurostat - 2008